Communication de Basile Clerc (Université Paris Nanterre) à l'occasion de la Journée "Jeunes Chercheurs" organisée par l'Association Française d'Histoire Économique (AFHé), le 6 décembre 2024.
Captation vidéo : Julie Rodrigue, L'appareil du regard. Instagram : @julier0drigue
Montage : Marie Morice
Résumé : Avec cette communication, nous souhaitons présenter un travail portant sur l’analyse de la place du corporatisme dans les politiques économiques dirigistes de l’après Seconde Guerre mondiale en France. Nous nous concentrons pour ce faire sur le Comité National des Prix (CNP), au sein duquel syndicats salariaux et patronaux débattent des grandes décisions en matière de contrôle des prix. Nous montrons que, en dépit des apparences, cette institution et, partant, la politique des prix, ne peuvent pas être considérées comme relevant d’une forme de corporatisme. Deux éléments viennent soutenir cette thèse. Premièrement, les décisions de blocage des prix, particulièrement fréquentes dans les années 1950, demeurent systématiquement adoptées en dépit de l’opposition conjointe des deux principaux syndicats : la CGT et le CNPF. Deuxièmement, le « tournant contractuel » de la politique des prix dans les années 1960, inspiré de la pensée corporatiste et des réflexions sur la « politique des revenus », intervient en dépit d’une opposition structurelle entre les syndicats salariaux et patronaux. L’ambition d’un « tournant corporatiste » de la planification dans les années 1960 est ainsi mise en échec par la persistance d’importants antagonismes syndicaux, autant que par la verticalité des prises de décisions en matière de prix.