Interview du 31 décmebre 2015.
J’ai toujours aimé les sportifs, même quand on croit (bêtement) qu’ils ne sont pas très intelligents. Il est une forme d’intelligence qui peut être un poison de l’âme. Les sportifs sont comme les militaires, les pêcheurs de haute mer ou les paysans, ils agissent en silence. Leur intelligence se confond avec le courage. Ils ne sont pas comme ces intellectuels qui hésitent devant l’obstacle. Ou pire : ces intellectuels va-t’en-guerre qui nous donnent des leçons d’action avec un art du faire-savoir.
Les grands sportifs sont souvent de grands sages. Ils ont pris des coups, ils savent encaisser et ils y vont quand même. Ils savent perdre et sentent bien qu’il y a quelque chose de plus grand que la victoire, c’est l’équipe, le sens du collectif qui s’oppose à l’individualisme sans aller à l’encontre de l’individu. Car le respect est le maître-mot. Pas ce respect qui se confond avec l’indifférence, mais ce respect qui est une forme d’amour. En courant après un ballon et surtout pendant les périodes où, blessé, il ne pouvait plus courir, Jonny Wilkinson a tout appris de la vie. Comme d’autres apprennent en courant après des rêves, des mots, des notes ou des châteaux en Espagne. Une belle heure de partage qui a passé en un éclair et qui pourtant avait la saveur d’une vie entière.
Voici son programme :
“Adagio” (Quatuor n°1, op. 11) de Barber
Clair de Lune de Debussy
“Aria” (Suite n° 3) de Bach
Madeleines :
“That’s Life” / Sinatra
“Black Treach” / Arctic Monkeys
“I’m Outta Time” / Oasis