Bonjour Gregoire et bienvenu sur ce forum européen
Concernant la décision suisse il y a beaucoup à dire.
Je trouve d'abord un peu triste de la part des partis dits traditionnels d'avoir sous-estimé l'extrême droite. En effet, en Suisse, si je ne m'abuse, une votation qui remet en cause des traités internationaux est illégale et doit être annulée. Mais les partis démocratiques, tellement convaincus que le parti d'extrême droite allait se discréditer dans ce débat, qu' ils ont laissé faire. Bien mal leur en a pris. Et preuve si besoin est qu'il s'agit là d'une décision teintée de peur voire de racisme. D'ailleurs, c'est la famille Lepen en premier, suivie de tous les leaders de l'extrême droite ont félicité le résultat de la votation. Ceux qui veulent faire le lit d'un continent de la haine ne doivent pas s'y prendre autrement.
La vérité cependant est tout autre: le détachement des travailleurs peut être vu comme un problème mais il est bien souvent une solution!
Ce quota de travailleurs européens pouvant exercer leur art en Suisse est une entrave au concept même de la libre circulation des travailleurs.
Le capitaux européens seraient donc les bienvenus et pas les travailleurs européens: arrêtons de rire.
Pour les citoyens suisses non plus, il ne s'agit pas d'une bonne nouvelle. Ce résultat aura des répercussions négatives. D'une part parce qu'il remet en cause des accords avec l'Europe que nous allons donc devoir dénoncer et peut être annuler, d'autre part car cette main d'oeuvre était profitable à l'économie helvète. Une majorité de petites moyennes et grandes entreprises se sont d'ailleurs prononcées contre ce nouveau concept rétrograde de fermeture des frontières.
Je voudrais aussi rajouter quelque chose qui me tient à coeur en tant que responsable de la nouvelle réforme européenne sur les marchés publics: on évoque beaucoup le détachement des travailleurs mais le vrai problème c'est le dumping social. On ne peut accepter que les entreprises importent entre guillements des travailleurs low cost et mettent de facto des travailleurs européens à la rue. Cette politique d'utilisation des travailleurs low cost ne peut mener qu'à une société low cost. Je ne pense pas que ce soit la société que veulent les européens de demain.
Enfin, je ne résiste pas à l''envie d'ironiser sur la réaction des membres d'extrême droite de a ligue du nord italienne qui se sont réjouis du résultat de la votation avant de se rendre compte que beaucoup de leurs électeurs du nord de l'Italie seraient également pénalisés.
